Le Sablier Relatif

                                           Le Sablier Relatif   Juin/Sept. 2009
                                                          (acier, zinc, bois de Charmes, plexiglass, billes d'argiles)
                                                          H/L/l: 320/150/150 cm



L’attrape-couleurs organise une Résidence d’artiste de quatre mois à la Mairie annexe de Saint-Rambert dans le 9ème arrondissement. Celle-ci se déroule du 15 Mai au 15 septembre 2009. La pièce produite à l’issue de cette résidence est exposée dans l’espace public, à St Rambert le haut, sur la place Schônberg. Le vernissage à lieu le 12 Septembre 2009.
Cette exposition fait partie du parcours associé en Résonance avec la 10ème Biennale d’Art Contemporain de Lyon. Elle s’inscrit durant trois mois sur cette place.






 Le projet que je propose est une Installation fonctionnant avec différents éléments constitutifs du lieu choisi (configuration de l’espace, échelle, vents locaux) et véhicule l’idée d’un temps relatif. Elle est conçue pour l’extérieur dans un souci de rapport avec les éléments naturels.
Il s’agit d’un sablier géant, mesurant le temps par le biais d’un facteur élémentaire et aléatoire, le vent, un objet de décompte chaotique ou capricieux, de durées uniques. Un mécanisme combiné à l’action d’une éolienne verticale (sensible à tous les vents) permet l’écoulement de billes d’argile contenues dans la partie supérieure du sablier.
Lorsque le vent souffle, l’éolienne met en branle le mécanisme, qui distribue les billes de terre dans la partie inférieure du sablier. Lorsque le contenant supérieur est vide, il faut alors remonter les billes manuellement en utilisant deux trappes dissimulées dans
les deux bases hexagonales du sablier. Dans l’optique de faire apparaitre une nouvelle dimension spatiale aux habitants et aux spectateurs et de révéler les forces naturelles en présence par le biais d’ un “instrument”, celui-ci dispose d’une girouette indiquant les différents vents locaux en présence. Ils sont inscrits sur les huit faces (plaques de bois) de la partie supérieure du sablier.

                                                     

"La mesure végétale et le compas sociaux naturel"*

Si rien n'est acquis, rien n'est immuable et rien n'est absolu, alors rien n'est parfait, et tout est relatif...

Etre artiste pour moi c'est chercher à matérialiser ma propre logique par le façonnage de matière, sous la forme d'Installation ou de sculpture. Je recherche la forme, à travers l'hybridation d'objets particuliers, qui puisse transmettre un sens nouveau afin de soulager par une approche positive, ma vision plutôt pessimiste du monde et de l'actualité. J'expérimente divers combinaisons d'objets ou de forme dans une logique de démonstration sensationnelle.

Etant fortement impliqué dans une logique de respect de la nature, j'essaie d'imaginer un futur idéal où cette combinaison refléterait une « liaison harmonieuse ». Je suis donc amené à travailler avec des éléments naturels de par cette volonté d'établir des relations d'affinité avec la matière vivante.

Le lieu d'exposition, l'échelle induite par celui-ci déterminent aussi la facture et les proportions de mes créations. Le concept, l'intention est toujours à l'origine du projet.

Mon propos concerne l'artificiel et le naturel, la mesure/démesure de toute chose. Je détourne l'objet commun de sa fonction ou de sa forme habituelle, tout en m'inspirant de son sens littéral, je le transforme afin qu'il véhicule une nouvelle « charge symbolique ».

J'évoque la possibilité de faire avec le vivant dans toute sa diversité avec ses défauts, son unicité, et son extravagance et non pas à l'encontre de cela, en voulant le contraindre, le contrôler, faire plier l'élément en fonction de nos exigences, de nos normes, de notre consommation.

*Titre d'un article de Mr Gérard Régimbeau